Les assurances auto et habitation devraient augmenter de 1 à 2% en moyenne l’an prochain.

Une nouvelle fois, les tarifs des assurances auto et habitation devraient augmenter en 2019. En assurance-auto, la hausse devrait être un peu moins marquée qu’en 2018 (augmentation de 2 et 3% en moyenne, après +1,6% en 2017), et atteindre 1% à 2%, selon le cabinet Facts & Figures. Soit, un peu moins que l’inflation (2,2% en septembre sur un an). Le secteur est rentable et la sinistralité devrait continuer à diminuer (moins d’accidents mortels, limitation de vitesse à 80km par heure, nouveaux radars…). « Toutefois, de telles augmentations ne devraient pas couvrir l’inflation (2,5%) du coût des pièces détachées et de la main-d’œuvre qualifiée pour les changer, grandement liée aux composantes électroniques très présentes dans les voitures », relève Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de Facts & Figures. « Mais, la concurrence exacerbée à laquelle se livre le secteur rend peu réaliste la possibilité de faire passer des hausses importantes. »

Pour attirer de nouveaux clients, les compagnies multiplient les promotions. Au détriment des clients fidèles, dont les tarifs pourraient augmenter de 2 à 2,5%.

De fait, depuis l’entrée en vigueur en 2016, de la loi Hamon, qui facilite le changement d’assureurs, les français n’hésitent plus à faire jouer la concurrence. Pour compenser la perte de clients et en attirer de nouveaux, les compagnies (mutuelles, assureurs traditionnels, banques…) multiplient les promotions. Au détriment, parfois des clients fidèles, qui chez plusieurs assureurs pourraient voir le tarif de leur assurance auto augmenter de 2 à 2,5% l’an prochain. « Il s’agit d’un jeu très dangereux, qui encourage les résiliations de contrats », estime Cyrille Chartier-Kastler.

Tous les assureurs ne sont toutefois pas logés à la même enseigne. Les mutuelles, comme la Macif, la Maïf ou GMF (8% de rotation) et la Maaf (12%), sont celles qui parviennent le mieux à conserver leurs clients. « Ces mutuelles défendent leurs positions avec des marges limitées », justifie Cyrille Chartier-Kastler. Elles sont suivies par les assureurs traditionnels (14% chez Allianz). A contrario, les bancassureurs, qui pourtant gagnent beaucoup de terrain en assurance auto (13,2% de parts de marché en 2017, contre 10,4% en 2012), ne parviennent pas à conserver durablement leurs clients (18% à 25% de turnover). Idem, désormais pour les agents généraux d’assurances. « Leurs tarifs sont trop élevés et pas compétitifs. Pour la première fois, leur chiffre d’affaires a baissé en 2017 », avance le fondateur de Facts & Figures.

En assurance habitation, nous anticipons des politiques de hausse quasiment sur mesure, comprises entre 0 et 5%. Facts & Figures

L’heure est aussi à la modération tarifaire, en matière d’assurance habitation. Les primes devraient grimper de 1 à 2% en moyenne en 2019. Toutefois, les disparités d’une compagnie et d’un contrat à l’autre seront importantes et certains assurés pourraient avoir de mauvaises surprises. « Nous anticipons des politiques de hausse quasiment sur mesure, comprises entre 0 et 5% », estime Facts & Figures.

Malgré la multiplication des catastrophes naturelles (Irma dans les Antilles en 2017), l’activité est rentable. « Les fortes hausses de tarifs passées depuis une dizaine d’années, permettent aux assureurs d’absorber les dérives climatiques », estime Cyrille Chartier-Kastler. Dans ce secteur, les cartes ont été rebattues ces dernières années. Les bancassureurs, pèsent désormais près d’un quart du marché de l’assurance habitation. Leur force de frappe est importante. Crédit agricole est désormais le quatrième assureur dans ce segment derrière Covéa (MMA, GMF et Maaf), Axa et Groupama. Crédit mutuel arrive en septième position.

Par Danièle Guinot
Publié le 4 octobre 2018 à 16:56
« Le Figaro »